16 septembre 2020
l'ancien président Luiz Inácio Lula da Silva. Photo: Ricardo Stuckert

São Paulo – Pour le politologue et professeur à l’Université d’État de Campinas (Unicamp) Wagner Romão, le groupe de travail de l’opération Lava Jato à Curitiba a recommencé à agir politiquement contre l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva. L’accusation présentée par le ministère public fédéral (MPF) du Paraná est que l’Institut Lula aurait été utilisé pour la réception illégale d’argent grâce à des dons de l’entreprise de construction Odebrecht.

Romão a relaté cette dénonciation aux victoires consécutives obtenues par Lula en justice. Mais c’est aussi une réaction, a-t-il dit, au discours de l’ex-président le jour de l’indépendance.

“C’est une question qui a été réchauffée par ces nouveaux événements”, a déclaré Romão dans une interview à Glauco Faria, dans le journal Brasil Atual ce mardi (15). Il a souligné qu’il s’agissait de la première action de Lava Jato contre Lula après le départ de l’avocat Deltan Dallagnol du commandement de l’opération.

Il a rappelé, par exemple, que l’ex-président Fernando Henrique Cardoso avait également reçu des dons d’entrepreneurs pour son institut. Sans aucune suspicion de corruption. Le “discrédit” de la nouvelle plainte se mesure également, en revanche, par le peu d’intérêt reçu de par une partie de la presse.

Le professeur a toutefois souligné le manque d’action des organes de contrôle de la justice – tels que le Conseil national de la justice (CNJ) et le Conseil national du ministère public (CNMP) contre les abus du Lava Jato. En plus du retard dans la détermination des soupçons de l’ex-juge Sergio Moro par le deuxième collège de la Cour suprême.

Historique
En dehors des domaines du Lava Jato de Curitiba, cinq décisions ont profité à l’ancien président Lula ces derniers mois. Parmi elles, l’arrêt d’un procès dans lequel l’ancien président était accusé de faire du lobbying au profit des affaires d’Odebrecht en Afrique.

Faute de preuves, la Cour suprême a également ordonné la révocation de la plainte d’un ancien ministre Antonio Palocci contre l’ancien président. Par ailleurs, les ministres Ricardo Lewandowski et Gilmar Mendes ont souligné l’intention du juge de l’époque Sergio Moro de créer un fait politique, en révélant le contenu de cette plainte six jours avant le premier tour des élections de 2018.

Pendant cette période, même le ministre Edson Fachin – rapporteur de Lava Jato no Supremo – est allé jusqu’à affirmer que la candidature présidentielle de Lula aux élections de 2018 «aurait fait du bien à la démocratie».

En résumé, “tout ce qui s’est passé pendant cette période montre qu’il y a un discrédit sur ce type de traitement de la politique par le pouvoir judiciaire”, a déclaré Romão.

Rede Brasil Atual | Rédaction: Tiago Pereira. Édition: Glauco Faria | Traduit par Marc Cabioch