16 janvier 2020
Ricardo Stuckert

L’ancien président brésilien Lula da Silva a accordé une interview à le TV des Travailleurs / TVT mercredi soir (15).

Au cours de la conversation, Lula a de nouveau critiqué la politique du gouvernement de Jair Bolsonaro, responsable selon lui des conditions de vie et de travail précaires de la population brésilienne. L’ancien président a également décrit les perspectives des élections de 2020 et 2022 au Brésil, il a rendu compte de sa routine quotidienne pendant son emprisonnement politique et a commenté les persécutions politiques, juridiques et médiatiques qu’il continue de subir, même après sa libération.

«Je suis libre, mais la surabondance de procès est là, chaque jour il y en a un. La semaine dernière, j’ai reçu des informations selon lesquelles [le ministre de la Justice et de la Sécurité publique] Moro avait demandé à la police fédérale d’ouvrir une autre enquête contre moi à cause d’un discours dans lequel j’ai dit qu’il s’agissait d’un gouvernement de miliciens », a-t-il déclaré.

À propos du documentaire brésilien «Democracia em Vertigem»(Démocratie en danger), nominé aux Oscars 2020, il a qualifié la production de la cinéaste Petra Costa de brillante. En outre, Lula a également condamné la censure du film “Marighella”, de Wagner Moura, qui a entraîné un retard dans sa sortie prévue pour 2019. “Nous allons montrer la médiocrité d’un gouvernement qui pense avoir le droit de censurer un film parce qu’il raconte une partie de l’histoire qu’il [le gouvernement] n’aime pas”.

Une autre critique vive à l’égard du gouvernement de Jair Bolsonaro concerne la conduite des relations extérieures. Lula a rappelé l’épisode du salut militaire avec lequel Bolsonaro a salué le conseiller à la sécurité de Donald Trump et s’est aperçu combien le Brésil avait perdu sa respectabilité sur la scène internationale.

“Je voulais être respecté par Evo Morales, mais avant j’ai exigé d’être respecté par Bush, par Obama … Parce que j’ai adopté cette théorie de Chico Buarque. Je ne crie pas avec Evo Morales, et ne parle pas doucement aux États-Unis. Je parle aux deux également. Le Brésil est un pays d’envergure. J’ai vécu ce moment, Dieu merci, grâce au travail d’un compagnon comme Celso Amorim, j’ai vécu une époque où le Brésil était respecté. Le Brésil a été respecté par la Russie, l’Inde, la Chine, les États-Unis, l’Allemagne, la France… ». Ce n’est plus le cas.

Amateur de bon football, l’ancien président Lula a commenté la situation du football brésilien et la récente performance de Corinthians, son équipe préférée.

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Traduction: Francis Gast.