20 février 2020
Photo: Lula Marques

L’ex-président et leader du parti de l’opposition (PT) Luiz Inácio da Silva, a été interrogé hier par la Police Fédérale sur ordre du Ministre de la Justice, l’ex-juge Sergio Moro, qui a sollicité l’ouverture d’une enquête pour déterminer si Lula a enfreint la Loi de Sécurité Nationale à lier le mandataire Jair Bolsonaro aux milices de Rio de Janeiro.

Ainsi fut l’information donnée par la présidente du Parti des Travailleurs (PT) Gleisi Hoffmann, qui a dénoncé le gouvernement Bolsonaro pour «utiliser une loi du régime militaire dans une enquête qui se traitait en secret à la Police Fédérale » pour « tenter d’humilier » Lula.

Un porte-parole du Ministère de la Justice a dit à la presse locale que Moro a ouvert une enquête pour violation de la Loi de Sécurité Nationale parce que, après avoir été libéré de prison, Lula a accusé Bolsonaro de «gouverner pour des groupes de miliciens » de Rio de Janeiro.

Moro a été nommé ministre par Bolsonaro aussitôt après avoir condamné Lula da Silva pour corruption dans l’affaire lavage-express.

A cause de cette sentence, Lula n’a pu participer à la campagne électorale des élections présidentielles de 2018, alors qu’il était en tête des intentions de vote.

Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, Hoffmann affirme que « à cause d’une déclaration ils enquêtent sur Lula en se basant sur une loi du régime militaire. Ils n’enquêtent pas sur les fils du président Bolsonaro, qui menacent d’envahir la Cour Suprême de Justice avec des militaires. »

Deux jours après la libération de Lula, le 8 novembre, Bolsonaro a dit que « la Loi de Sécurité Nationale est là pour qu’on s’en serve »

L’ex-président a donné son témoignage à la Police Fédérale à Brasilia et, l’après-midi, au juge responsable de l’action qui enquête sur les possibles pots-de-vin payés au PT par des entreprises automobiles, en échange d’une loi d’avantages fiscaux.

Lula a rejeté ces accusations et les a attribuées à des mensonges et à l’animosité du Ministère Public à son égard.

Il a dit devant le juge Vallisney de Souza : « J’espère qu’ils continuent à enquêter sur moi pour démontrer que je n’ai commis aucun méfait, contrairement à eux »

Lula a deux condamnations pour corruption suite aux accusations du Ministère Public de Curitiba dans l’opération Lavage-Express et il est libre parce que la Constitution dit – selon l’entendement de la Cour Suprême en octobre – que nul ne peut être emprisonné avant la conclusion du procès.

L’ex-président a fait appel contre les condamnations au Tribunal Suprême Fédéral.

Clarín | Traduit par Marc Cabioch.